L’histoire du cinéma québécois et canadien

Votre capsule historique hebdomadaire : l’histoire du cinéma québécois et canadien !

Auguste et Louis Lumière. Source: Wikicommons

En décembre 1895, les frères Lumière, Auguste et Louis, présentent pour la toute première fois une projection cinématographique à Paris. Plusieurs considèrent cet évènement comme la naissance du cinéma occidental. Quelques mois plus tard, en juin 1896, une première projection publique a lieu au Canada. Le film est présenté à des journalistes et des notables de la ville au Palace Theatre situé sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Les journaux francophones s’extasient de cette nouveauté sur le plan culturel. Ceux anglophones, quant à eux, ne l’abordent pas vraiment. À partir de ce moment, des projections ambulantes commencent à circuler à travers le pays. Toutes les villes d’au moins 2 000 habitants présentent une projection cinématographique le temps d’un moment.

Les premiers films canadiens 

En 1897, un certain James Freer du Manitoba tourne l’un des premiers films

Le Palace Theatre, 1921. Source: Archives de la Ville de Montréal.

documentaires réalisés au Canada. Fermier de profession, Freer présente à travers ses réalisations des images de sa vie dans les Prairies. Il nomme ses séquences : Ten Years in Manitoba. L’année suivante, la compagnie Chemin de fer Canadien Pacifique le commandite afin qu’il aille présenter ses œuvres en Angleterre. Le succès est fulgurant et le gouvernement fédéral le finance pour une deuxième tournée au début du 20e siècle. Voyant le succès de ce type de films, le Canadien Pacifique décide d’engager une entreprise britannique afin de réaliser une série de 35 scènes présentant la vie au Canada. Ces scènes cherchent à mettre en valeur les bienfaits de l’immigration dans l’Ouest canadien. De fait, cette commande a essentiellement pour but de promouvoir l’immigration britannique au Canada. Ces réalisations sont alors financées par une compagnie canadienne, mais ne sont pas réalisées par des Canadiens. Cette initiative perdure jusqu’au début des années 1930. À cette même période, les compagnies cinématographiques canadiennes commencent à s’intéresser aux films de fiction et aux documentaires de tout genre. Le premier long métrage de fiction québécois est fait en 1943. Il s’agit du film À la croisée des chemins

 

Expansion de l’industrie du film : création de l’ONF et les productions québécoises 

Le cinéma Impérial de la rue Saint-Joseph dans les années 1940. Source: Archives du service de l’aménagement du Territoire.

La période de la Première Guerre mondiale amène la croissance d’un fort sentiment nationaliste chez les Canadiens. De cela découle une certaine frénésie pour la production cinématographique canadienne. Les premiers films d’actualités émergent et plusieurs chaînes de cinéma, comme les Allen Theatres, se multiplient. Toutefois, la création de l’Office national du film du Canada (l’ONF) demeure l’un des évènements les plus importants pour l’histoire du cinéma. En 1938, le gouvernement fédéral demande au cinéaste John Grierson de produire un rapport concernant l’état de la production cinématographique canadienne. Ce rapport mène à la création de l’ONF en octobre de l’année suivante. Quelques années plus tard, en 1945, l’ONF devient un studio de cinéma majeur dans le monde : plus de 800 personnes y occupent un emploi et quelque 500 films sont distribués. En 1956, l’ONF déménage ses bureaux au Québec et plus précisément à Montréal. Il faut toutefois noter qu’à ses débuts, l’Office National du film produit majoritairement des films anglophones qui sont doublés en français pour le Québec. Les productions francophones n’ont pas beaucoup de place. Néanmoins, grâce aux accomplissements de réalisateurs comme Vincent Paquette, Jean Palardy, Roger Blais, Raymond Garçeau et Bernard Devlin, les films francophones se multiplient tranquillement. 

De fait, on observe l’émergence des productions québécoises vers la moitié du 20e siècle. L’un des premiers facteurs est nécessairement le déménagement des bureaux de l’ONF à Montréal. Aussi, les différents débats concernant les conditions inégales des productions francophones versus celles des anglophones font rage auprès du public québécois. Afin de remédier à cette situation, l’ONF crée un studio dédié aux réalisations francophones. L’émergence des productions québécoise est aussi due au soutien qu’elles reçoivent des départements gouvernementaux et des institutions scolaires. Ces améliorations amènent alors une importante structuration de la communauté cinématographique du Québec vers la moitié du 20e siècle. Les producteurs, les techniciens et les cinéastes forment leurs propres associations professionnelles et unions. 

Aujourd’hui, les productions cinématographiques québécoises rayonnent à travers le monde dans les plus grands cérémonies et festivals. Denis Villeneuve, Jean-Marc Vallée et Xavier Dolan ne sont que quelques exemples de la richesse de notre cinéma québécois. 

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Brève bibliographie 

L’évolution du cinéma québécois à travers ses genres, ses thèmes et les propos de ses artisans : https://www.onf.ca/selection/histoire-du-cinema-quebecois-edu/

« Histoire du cinéma québécois ». Mon Cinéma Québécois en France. https://www.cinemaquebecois.fr/histoire-cinema-quebecois/, consulté en novembre 2021.

« L’histoire du cinéma canadien en 10 étapes faciles ». L’Encyclopédie Canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lhistoire-du-cinema-canadien-en-10-etapes-faciles, consulté en novembre 2021. 

« Histoire du cinéma québécois ». L’Encyclopédie Canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/cinema-quebecois, consulté en novembre 2021. 

« Histoire du cinéma canadien ». L’Encyclopédie Canadienne. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/histoire-du-cinema-canadien, consulté en novembre 2021. 

« L’arrivé du cinéma au Québec ». Histoire du Québec : Toute l’histoire du Québec depuis ses débuts. https://histoire-du-quebec.ca/debut-cinema/, consulté en novembre 2021.