L’Église Saint. Michael’s Church

Votre capsule historique hebdomadaire :  l’Église Saint. Michael’s Church 

La capsule est tirée des circuits historiques de Sillery conçus par la Société d’histoire de Sillery  

 Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la communauté anglicane de Sillery ne dispose pas d’un lieu de culte local ; elle doit se rendre à Québec, à la cathédrale anglicane Holy Trinity. Le projet de construction d’une église locale se réalise en 1854. Le bâtiment lui-même est construit dans le renouveau religieux appelé « ecclesiology », qui cherche à retrouver au début du XIXe siècle la religiosité du lieu de culte qui avait été agressivement détruite dans la Réforme et peu rétablie depuis. Les architectes Frank Wills et Henry Dudley prennent donc comme modèle les églises médiévales qui intégraient brillamment la liturgie et la doctrine dans leur architecture. Ils ramènent donc les mécanismes architecturaux et artistiques qui faisaient du lieu de culte médiéval un lieu sacré et puissant, soulignant sa monumentalité, sa majesté, sa solidité et sa beauté. 

 L’église St. Michael est située sur un terrain donné en 1854 par Maria Orkney-Morrin, épouse de Joseph Morrin. Le terrain avait été donné à l’évêque d’alors, le Lord-Évêque George Jehosaphat Mountain, troisième évêque anglican de Québec, spécifiquement pour l’érection de cette église. C’est d’ailleurs son fils, Armine W. Mountain qui en fut le premier curé. Ce n’est que deux ans plus tard, alors que toutes les dettes encourues pour sa construction ont été payées, que l’église reçoit son nom et sa consécration. 

L’église anglicane accueille alors un peu moins de 10 % de la population de Sillery puisque quelques propriétaires anglais continuent d’aller à la cathédrale Holy Trinity de la rue des Jardins afin de ne pas avoir à côtoyer les domestiques et les ouvriers. Assez rapidement, l’église Saint. Michael devient un pôle important de la société anglophone de ce qui allait devenir Sillery. Hormis sur les plans linguistique et religieux, les paroissiens de Saint. Michael sont alors très représentatifs de ce que sera la paroisse et la Cité de Sillery dans les décennies qui suivront jusqu’à la fin de la première moitié du XXe siècle. On y retrouvait de grands propriétaires (principalement des chantiers de bois et des chantiers navals comme William Sheppard), des membres des professions libérales, mais aussi des ouvriers des chantiers navals et des artisans. 

 L’église anglicane Saint. Michael est alors la première église anglicane de la région à être bâtie en dehors de la ville. Elle est donc, en quelque sorte, un symbole de l’expansion anglo-protestante. L’importance des anglo-protestants de Sillery est telle que, jusqu’à la Première Guerre mondiale, tous les maires de Sillery sont issus de cette communauté. L’îlot paroissial se limite alors à l’église et au cimetière (qui n’est pas un cimetière paroissial) qui lui fait face puisque le presbytère et l’école se trouvent hors des terres concédées pour construire l’église.  

 

Brève bibliographie 

BERGEVIN, Hélène. L’église anglicane St. Michael, Sillery. Étude historique et analyse architecturale. Québec, Ministère des Affaires culturel, 1988. s.p. 

Ville de Québec. « Fiche d’un bâtiment patrimonial – Salle paroissiale de St. Michael (Church Hall) ». Ville de Québec. Répertoire du patrimoine bâti [En ligne]. https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/bati/fiche.aspx?fiche=20624  

Ville de Québec. « Fiche d’un bâtiment patrimonial – St. Michael’s Church ». Ville de Québec. Répertoire du patrimoine bâti [En ligne]. https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/bati/fiche.aspx?fiche=219  

Ville de Québec. « Église St. Michael ». [En ligne]. https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/quartiers/sillery/interet/eglise-st-michael.aspx