La cravate
Votre capsule historique hebdomadaire : la cravate !
La cravate, depuis le début du 20e siècle est considérée comme un incontournable de la mode. Souvent perçue par certains comme un accessoire indispensable à l’élégance masculine, d’autres la voient comme un symbole d’oppression et de pouvoir des classes dominantes. Mais qu’en est-il vraiment? Pour bien comprendre le phénomène, il est important de remonter son histoire jusqu’à son origine.
D’origine militaire, la cravate fait son apparition durant la guerre de 30 ans (1618- 1648). Sous le règne de Louis XIII, des mercenaires croates sont engagés pour participer activement aux offensives. Ils portaient un foulard autour du cou. Son apparition dans le langage fait référence à ces mercenaires. À la fin de la guerre, Louis XIII prend alors, non sans audace, la décision d’introduire cet accessoire dans sa garde-robe. Rapidement, il sera imité par l’aristocratie française. Cet accessoire fait aussi rapidement le tour de l’Europe. Toute l’aristocratie européenne l’adopte comme preuve de goût et d’élégance. Avec la Révolution français, ce symbole aristocratique aurait dû disparaître. Pourtant, malgré le changement de régime en France, la cravate a su conserver sa place dans la mode. Elle finit même par se démocratiser un peu et elle devient un accessoire de choix pour les coquets de l’époque (dandy). En 1827, Honoré de Balzac popularisera encore plus la cravate en publiant un livre sur la façon de la nouer. Dans ce livre, il présente 16 leçons avec dessins à l’appui pour montrer comment nouer et porter cet accessoire incontournable En France, pour se distinguer des patrons, les ouvriers remettent à la mode le foulard rouge.
Il faut toutefois attendre la première moitié du 19e siècle pour que la base de la cravate que nous connaissons aujourd’hui apparaisse. Son ancêtre s’appelle la régate. Elle vient résoudre un problème d’importance : le nouage de l’accessoire qui est plus que complexe. Au courant des années 20 le New-Yorkais Langdorf modifie la régate. Il la fait couper en diagonale et l’assemble en 3 parties. Au fil des époques et des pays, la cravate subit différentes transformations. Par exemple, des nœuds spécifiques par pays sont créés. La taille aussi va énormément varier. Par exemple, entre 1960 et 1980 la cravate s’élargit de 14 cm. Mais en 1980, c’est le retour du balancier : la taille est réduite considérablement. Apparaît alors la cravate slim, la cravate de tricot et la cravate de cuir.
Mais fait important, la cravate se démocratise aussi et elle s’infiltre dans le code vestimentaire. Au Québec, en général, le code vestimentaire s’est néanmoins grandement assoupli. Ainsi, dans certains milieux, comme dans les professions libérales, le costume accompagné de la cravate est un prérequis qui établit la crédibilité de l’homme. Il en est de même dans certains pays,
Qu’elle soit fléchée, de cuire, de tricot ou de soie, la cravate est un élément qui continue de faire parler et se modifie au fil de ses utilisateurs.
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Brève bibliographie :
« Histoire de la cravate », Made in France, https://www.madefrance.fr/blog/79-histoire-de-la-cravate
« L’histoire de la cravate », Nœud-de-cravate.com, https://www.noeud-de-cravate.com/cravate/histoire.html
« La cravate », Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Cravate
« M18267 », Musée McCord, http://collections.musee-mccord.qc.ca/fr/collection/ artefacts/M18267
Balzac, Honoré, L’art de mettre sa cravate de toutes les manières connues et utilisées, Paris, Hachette BnF, 2e édition, 2017
Laurent, D. « Cravate », Musée mode et dentelle, https://collections.heritage.brussels /fr/objects/58613