Les personnages de Sillery : Anet Gomin
Votre capsule historique hebdomadaire : Anet Gomin !
Un des premiers scientifiques à s’installer en Nouvelle-France fut Anet Gomin (ou Annet Gomin), chirurgien-barbier et herboriste. On ne connaît de lui que très peu de détails. On ne sait où en France ni quand il est né, ni où il a fait ses études. Son installation même en Nouvelle-France est très peu documentée. Pourtant, il a laissé son nom dans la toponymie de Sillery et de Sainte-Foy.
Anet Gomin se voit concéder, à même la Châtellenie de Coulonge, une terre de 50 arpents le 25 mars 1664. Cette terre lui est concédée par Barbe de Boullogne, veuve du gouverneur Louis D’Ailleboust, et châtelaine de Coulonge. Elle doit lui servir à construire un petit pavillon afin de pouvoir étudier la flore du lieu. Ce n’est pas par hasard que ce lieu est choisi : sa flore y est particulière, mais aussi très diversifiée puisqu’on y trouve une tourbière, des marécages et une forêt. Ces éléments seront toujours partiellement présents jusqu’au XXe siècle. Cependant, peu de temps avant sa mort, il remet à la châtelaine de Coulonge cette terre concédée. Il n’a donc pu y faire beaucoup d’observations puisqu’il décède en février 1665. Dans son testament, il lègue 300 livres (l’équivalent d’une bonne dot d’une Fille du Roi), ce qui lui vaut d’être inhumé au Cimetière des Pauvres de l’Hôtel-Dieu de Québec le 11 février 1665. En 1925, la Commission des Monuments historiques du Québec installe une plaque commémorative sur le chemin Gomin. Cette plaque de bronze disparaît avant 1968.
Son installation en Nouvelle-France comme maître-chirurgien s’est faite en recevant les Lettres lui permettant de contrôler dans tous les lieux de Nouvelle-France le titre de chirurgien-barbier.
De son court passage en Nouvelle-France et sur le territoire sillerois, nous et resté plusieurs toponymes, le principal étant le chemin Gomin, chemin qui longeait la terre qui lui fut concédée. Ce chemin débutait à la jonction de l’actuel chemin Saint-Louis et de la Grande-Allée, bifurquait sur l’actuelle avenue Marguerite-Bourgeoys puis sur le boulevard René-Lévesque afin de rejoindre l’actuel campus de l’Université Laval (en passant par le pavillon Ferdinand-Vandry et la Maison Marie-Fitzbach), puis les stationnements des centres commerciaux jusqu’à la route de l’Église. C’est aussi, en somme le tracé du chemin Saint-Ignace à l’époque du Régime français. Son nom a aussi été donné au Bois Gomin, une forêt presque disparue maintenant (les boisés de l’Université Laval en sont ce qu’il en reste) et à un édifice construit par l’architecte Raoul Châteauvert, de style château (ou châteauesque) afin de devenir une prison pour les femmes (Maison Gomin) administrée par les Sœurs du Bon-Pasteur. L’édifice est maintenant un salon mortuaire. Ce fut aussi le nom de l’ancien aéroport de Québec, l’aérodrome du Bois Gomin, situé derrière ce qui est maintenant le CHUL.