Les anciennes villas de Sillery : la villa Highlands

Votre capsule historique hebdomadaire : la Villa Highlands !

Pour plusieurs d’entre nous, les villas et domaines de Sillery se limitent à celles que nous connaissons au sud de l’actuel chemin Saint-Louis. Au XIXe siècle, autant le côté nord que le côté sud du chemin du Cap-Rouge étaient bordés de ces grands domaines cossus. Et il en fut ainsi jusqu’au milieu du XXe siècle. Découvrez l’histoire de la villa Highlands.

Face à la villa Beauvoir (maison du Séminaire des Pères maristes) se trouvait le domaine Highlands et sa villa. Aujourd’hui disparue, la villa se trouvait au-dessus d’un plateau d’où il était possible de dominer l’ensemble du domaine. C’est le baron du bois Michael Stevenson, associé aux Bell et Forsyth qui acquiert le terrain afin d’y faire construire une villa néoclassique. Comme pour tout domaine, l’aménagement est à la mode du « pittoresque » : prairie (clairière) devant la villa, pâturages, jardins et boisé (d’érable, d’épinettes et de pins). La villa de 1860 est de brique avec un carré aux proportions stylées auquel s’ajoute une aile encore plus grande au nord. Elle est entourée d’une spacieuse galerie de neuf pieds (près de 3 m) de large sur trois côtés. Son toit en pavillon lui donne un air très classique, tout comme sa façade, percée de 5 ouvertures (porte et fenêtres) symétriques à chacun des étages. Entre 1865 et 1890, deux propriétaires se succèderont dans la belle villa : Charles Temple (petit-fils du juge en chef Jonathan Sewell) et J. W. Stockwell. Alors la propriété de Charles Temple, c’est là qu’est fondée la Stadacona Fox Hunt, un célèbre club de chasse à courre dont la meute logeait dans les dépendances du domaine. C’est en quelque sorte l’ancêtre de nos concours équestres.

Plan de l’agrandissement de la villa Highlands par Staveley (1897) Fonds des plans Staveley de la Société d’histoire de Sillery

En 1897, le nouveau propriétaire, John T. Ross passe la commande aux architectes Staveley, de lui produire des plans pour agrandir et améliorer la villa. Le carré est agrandi d’une nouvelle aile à l’est, une serre est ajoutée à l’ouest, toujours par souci de symétrie. Pour donner plus de style au nouvel édifice, le coin sud-est est agrémenté d’une tourelle au toit polygonal. Pendant plus de cinquante ans, cette villa a dominé l’ouest de la Cité de Sillery, avec sa majestueuse écurie. L’élevage des chevaux continua malgré les changements de propriétaire. Au fil des ans, il est devenu plus difficile d’entretenir le domaine et la pression immobilière qui suivit la Révolution tranquille et le déménagement de l’Université Laval au carrefour de Sillery et de Sainte-Foy a eu raison de Highlands. Le domaine est loti, fractionné pour faire un riche développement immobilier; la villa est détruite et remplacée par une luxueuse maison moderne, au goût du jour. Maintenant, plus rien ne nous rappelle cette imposante villa, ni le prestigieux domaine. Même le nom de la côte Ross, pourtant pas très loin, n’a aucun lien avec l’ancien propriétaire de Highland.

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