Les Jeux olympiques spéciaux et les jeux paralympiques
Votre capsule historique hebdomadaire : Les Jeux olympiques spéciaux et les jeux paralympiques !
Lorsqu’il est question de jeux olympiques, deux idées nous viennent généralement en tête : les Jeux olympiques de l’Antiquité et les Jeux olympiques modernes. Pourtant, deux autres types de jeux olympiques, reconnus par le Comité international olympique (CIO), réunissent des athlètes venus de tous les pays : les jeux paralympiques et les Jeux olympiques spéciaux. Pour certains, il y a confusion entre ces deux événements sportifs internationaux. En fait, les jeux paralympiques (contraction de « paraplégique » et de « olympique ») s’adressent aux athlètes ayant une déficience physique, alors que les Jeux olympiques spéciaux réunissent des athlètes ayant une déficience mentale.
L’histoire des Jeux olympiques pour des personnes en situation de handicap remonte aux années qui suivent la Deuxième Guerre mondiale. En 1948, dans une institution pour les vétérans au nord de Londres (Royaume-Uni), un neurologue allemand, le Dr Ludwig Guttmann, cherche des moyens qui lui permettraient d’accélérer le rétablissement de ses patients. Son unité, dans l’hôpital de Stoke, soigne principalement des pilotes du Royal Air Force en fauteuils roulants puisqu’ils n’ont plus l’usage de leurs jambes. Ce sont les premiers Jeux olympiques de l’après-guerre (les derniers avaient été ceux de Berlin en 1936) qui lui donnent l’idée d’organiser, avec 16 vétérans, des compétitions de tir à l’arc et de netball, dérivé du basketball. Le succès est immédiat et 4 ans plus tard, une nouvelle compétition est organisée, toujours au même endroit, mais avec des patients néerlandais dont le médecin avait suivi l’expérience du Dr Guttmann. D’année en année, le rendez-vous de Stoke Mandeville amène de plus en plus de participants en provenance de pays aussi plus nombreux : 1952, 14 nations ; 1955, 18 nations représentant 200 athlètes.
Douze ans après les premiers pas de ces compétitions sportives pour paraplégiques, lors des jeux de Rome (1960), pour la première fois, les compétitions ont lieu immédiatement après les Jeux olympiques, et ce dans le même pays. Cette fois-ci, le succès ne laisse aucun doute : 400 athlètes paraplégiques, représentant 23 pays participent à des compétitions de parathlétisme, de basket fauteuil, de paranatation, de paratennis sur table, de tir à l’arc, de billard, de dartchery (un mélange de tir à l’arc et de fléchettes) et d’escrime en fauteuil roulant. Mais mieux, 5 000 personnes assistent aux cérémonies d’ouvertures des premiers jeux paralympiques. Dorénavant, les jeux se tiennent aux 4 ans et rassemblent de plus en plus d’athlètes, de plus en plus de pays. L’industrie va même jusqu’à commencer à adapter les fauteuils roulants afin d’être plus performants lors des compétitions. Mais en 1972, lors des jeux de Heidelberg (Allemagne), des athlètes amputés qui ne peuvent participer aux jeux paralympiques puisqu’ils ne sont pas en fauteuil roulant, manifestent. Ils veulent aussi pouvoir compétitionner. Ils seront intégrés, tout comme les athlètes ayant un handicap visuel à de nouvelles compétitions lors des jeux de 1976.
Les jeux de 1976 se tiennent à Toronto à l’été et vont innover pour de nombreuses raisons. 40 pays sont présents avec 1 657 athlètes. De ceux-ci, 187 ont un handicap visuel, 261 sont des amputés, et 253 sont des femmes. Les disciplines en compétition augmentent aussi. Pour la première fois, l’événement est considéré comme assez important pour être télédiffusé. De là, ce sera maintenant la norme. Cette année est aussi celle des premiers jeux d’hiver à Örnsköldsvik (Suède). Dorénavant, les Jeux paralympiques d’été et d’hiver vont alterner, comme pour les Jeux olympiques.
À partir des jeux de Séoul en 1988, les Jeux olympiques et les paralympiques vont partager les mêmes installations à quelques jours d’intervalle, mais il faudra attendre 2001 avant qu’un accord intervienne entre les deux organismes afin de n’en faire qu’un qui utilise (à partir de 2008) et est responsable d’un même site, des mêmes installations et des mêmes villages olympiques. Mais les sourds et malentendants ne sont toujours pas intégrés à ces jeux.
Les jeux olympiques spéciaux
L’histoire des Jeux olympiques spéciaux est tout aussi impressionnante. Elle part de la rencontre de deux personnalités qui s’intéressent aux problèmes des personnes ayant un handicap mental. D’un côté, aux États-Unis, nous avons Eunice Kennedy Shriver, la sœur du président John F. Kennedy. Leur sœur Rosemary est née avec un handicap mental. Toute sa vie, elle va travailler pour que Rosemary, mais aussi tous les personnes dans sa situation, puissent avoir les mêmes droits que les autres citoyens. Le but de ses actions est de leur permettre de s’émanciper par le sport. En 1962, elle organise chez elle (sur sa propriété de Potomac au Maryland) les premiers camps d’entrainement sportifs pour handicapés intellectuels.
Pendant ce temps, au Canada, le Dr Frank Hayden va mener des expériences avec des handicapés mentaux. Celles-ci visent à démontrer que si les personnes ayant un handicap mental ne performent pas dans les sports, ce n’est pas parce qu’ils ne le peuvent pas, qu’ils en sont incapables, mais plutôt parce qu’on ne leur donne pas l’occasion de performer. Dans sa classe d’éducation physique de l’école Beverley à Toronto, il monte un programme d’entrainement sportif. Les résultats sont ensuite publiés dans différentes revues scientifiques.
En lisant les résultats des expérimentations du Dr Hayden, Eunice Kennedy a l’idée d’organiser au Soldier Field de Chicago une première compétition (1968) réunissant des athlètes avec un handicap intellectuel. Plus de 1 000 sportifs seront présents. Hayden est présent comme directeur général de l’organisation, et la Beverley School envoie 12 jeunes, accompagnés d’un entraineur et de George Armstrong, le capitaine du Maple Leaf de Toronto. Le succès est tel qu’il est immédiatement pérennisé. Frank Hayden, qui avait fondé en 1962 les Jeux olympiques spéciaux pour le Canada, est invité à travailler avec Eunice Kennedy Shriver en devenant le directeur de l’éducation physique et des loisirs à la Fondation Joseph-P.-Kennedy de Washington.
L’organisation des Jeux olympiques spéciaux va rapidement s’étendre à de nombreux pays. Plusieurs vont créer leurs propres organisations nationales. Ainsi, en 1981, une première édition des Jeux olympiques spéciaux est organisée pour le Québec par Noëlla Douglas. En 2011, à Londres, 170 pays sont représentés, réunissant 7 000 athlètes qui vont compétitionner dans 20 sports aussi représentés aux Jeux olympiques, mais aussi dans une nouvelle discipline, la boccia (sport de boule apparenté à la pétanque).
Maintenant, le comité international olympique (CIO) reconnait les Jeux olympiques spéciaux comme compétitions olympiques, au même titre que les jeux paralympiques. Dorénavant, toute personne, homme ou femme, handicapé ou non, ayant ou non une déficience intellectuelle peut être reconnu dans des disciplines olympiques. Même si les budgets pour les athlètes olympiques sont plus élevés que pour les jeux paralympiques et les Jeux olympiques spéciaux, les pays considèrent ces jeux comme aussi importants et nécessaires pour leur image.
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Bibliographie :
COMITÉ INTERNATIONAL PARALYMPIQUE. Paralympic Games all editions. https://www.paralympic.org/ (Page consultée le 2 février 2022)
PANTHÉON DES SPORTS CANADIENS. « Histoire et société canadienne sous l’angle du sport », Musée virtuel du Canada. http://canadasports150.ca/fr/olympiques-speciaux/histoire-des-olympiques-speciaux/92 (Page consultée le 9 janvier 2022)
OLYMPIQUES SPÉCIAUX DU CANADA. Notre histoire. https://www.specialolympics.ca/fr/informez-vous/propos-dolympiques-speciaux-canada/notre-histoire (Page consultée le 10 janvier 2022)
OLYMPIQUES SPÉCIAUX QUÉBEC. Notre histoire. http://www.olympiquesspeciauxquebec.ca/fr/historique.sn (Page consultée le 11 janvier 2022)
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PMR Sarl. Historique des jeux paralympiques. https://www.installateur-monte-escalier.fr/historique-des-jeux-paralympiques/ (Page consultée le 12 janvier 2022)
« Eunice Kennedy Shriver », dans Wikipedia. 13 octobre 2011. https://fr.wikipedia.org/wiki/Eunice_Kennedy_Shriver (Page consultée le 10 janvier 2022)
« Jeux olympiques spéciaux », dans Wikipédia. 25 juillet 2015. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_olympiques_sp%C3%A9ciaux (Page consultée le 10 janvier 2022)
« Jeux paralympiques », dans Wikipédia, 6 mai 2021. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_paralympiques (Page consultée le 12 janvier 2022)