Une fleur qui accompagne l’histoire : La rose

Votre capsule historique hebdomadaire : La rose !

La rose est la fleur du rosier de jardin ou de l’églantier (rosier sauvage). Elle fait partie des Rosacées, une famille comptant des espèces aussi disparates que des plantes herbacées (ex. la potentille), des arbustes (ex. le mûrier) et des arbres (ex. le sorbier).

Une fleur associée à de grands noms de l’histoire

On dit de la rose qu’elle est la reine des fleurs, mais c’est aussi la fleur des reines. Pierre-Joseph Redouté, dit le Raphaël des fleurs, fut introduit à la cour de Versailles en 1788. Marie-Antoinette le nomma dessinateur et peintre du Cabinet de la Reine. En 1798, il devint le protégé de Joséphine de Beauharnais, future impératrice des Français et reine d’Italie. L’aquarelle Rosier Grande Indienne fait partie des nombreuses œuvres qu’il réalisa dans les jardins du Château de Malmaison. À compter de 1807, il enseigna la peinture à la future impératrice Marie-Louise.

Les rosiers cultivés sont le résultat de plusieurs millénaires de transformations d’abord empiriques et, depuis la fin du 18e siècle, par des techniques de modification génétique telle l’hybridation. Au début du 19 e siècle, l’impératrice Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon, envoyait des botanistes à travers le monde pour enrichir la collection de sa roseraie.

Plusieurs rosiers anciens ont été nommés en l’honneur de personnages qui ont marqué l’histoire.

Une rose au nom de l'impératrice Joséphine

Impératrice Joséphine – 1815

Une rose au nom du Cardinal Richelieu

Cardinal Richelieu – 1840

Une rose au nom de Jacques Cartier

Jacques Cartier – 1868

 

Une rose au nom de l'archiduc Joseph

Archiduc Joseph – 1892

Une rose au nom de la France

La France – 1867

En 1867, le rosiériste lyonnais, Jean-Baptiste Guillot créa le rosier La France. Ce rosier, considéré comme le premier hybride de thé, résulte du croisement accidentel d’un rosier hybride remontant (Madame Victor Verdier – 1863) et d’un rosier thé (Madame Bravy – 1845 ou, selon d’autres sources, Madame Falcot – 1858). C’est le début des rosiers modernes qui incluront les rosiers Floribunda et les rosiers anglais et qui seront à leurs tours croisés pour donner naissance aux Grandifloras.

 

 

Une rose au nom de Champlain

Champlain – 1982

La scientifique et rosiériste Felicitas Svejda (1920-2016) est à l’origine des rosiers de la série Explorateur : 25 rosiers hybrides développés de 1968 à 1999, dont 13 au cours de sa carrière. Ils sont rustiques, résistants aux maladies et adaptés au climat canadien. Ils portent les noms d’explorateurs canadiens : AC De Montarville, AC Marie-Victorin, AC William Booth, Alexander Mackenzie, Captain Samuel Holland, Champlain, Charles Albanel, David Thompson, Frontenac, George Vancouver, Henry Hudson, Henry Kelsey, J.P. Connell, Jens Munk, John Cabot, John Davis, John Franklin, Lambert Closse, Louis Jolliet, Martin Frobisher, Nicolas, Quadra, Royal Edward, Simon Fraser, William Baffin.

Il y a aussi une série de rosiers consacrée aux artistes canadiens :

  • Félix Leclerc (1914-88), auteur-compositeur-interprète,
  • Emily Carr (1871-1945), peintre,
  • Bill Reid (1920-98), sculpteur,
  • Campfire : une toile du peintre Tom Thomson (1877-1917),
  • Oscar Peterson (1925-2007), pianiste et compositeur de jazz.
Un rosier au nom d'Oscar Peterson

Oscar Peterson – 2016

La rose symbolique

La rose est souvent utilisée comme symbole. Dans la mythologie, elle est associée à Aphrodite, déesse grecque de l’amour, souvent représentée avec des roses autour de la tête, des pieds et du cou. À l’époque classique, les Romains plaçaient une rose sauvage sur la porte d’une pièce où des discussions secrètes ou confidentielles avaient lieu. D’où l’expression sub rosa (sous la rose) pour désigner une information secrète.

La rose est associée à l’ordre de la Rose-Croix qui aurait été fondé au 15e siècle par un certain Christian Rosenkreutz (le chrétien à la rose et à la croix) qui aurait vécu plus de cent ans (1378 à 1484). On retrouve une association rose et numérologie dans la franc-maçonnerie, où chacune des trois roses est le symbole d’un principe directeur : amour, vie et lumière.

Les chrétiens de l’époque médiévale associaient les cinq pétales de la rose aux cinq blessures du Christ. La rose fut ensuite associée à la Vierge Marie et finalement adoptée comme symbole du sang des martyrs chrétiens. On offre un bouquet de roses rouges le 14 février, jour où l’on célèbre Saint-Valentin, le patron des amoureux : titre qui lui fut octroyé en 1496 par le pape Alexandre VI.

Les roses anglaises

Les roses Lancastre, York et Tudor

Reine Victoria

Reine Elizabeth

Une rose au nom de la princesse Margaret

Princesse Margaret

La rose fut le symbole de trois dynasties britanniques. Rose rouge de Lancastre et Rose blanche de York s’opposèrent pendant les 30 ans que dura la Guerre des Deux-Roses (1455-1485). Une rose rouge et blanche devint ensuite le symbole des Tudor. Des rosiers ont été nommés en l’honneur de la reine Victoria, de la reine Elizabeth et de la princesse Margaret.

La rose est la fleur nationale de plusieurs pays : Angleterre, Bulgarie, États-Unis, Finlande, Irak, Maldives, Roumanie. Elle est aussi l’emblème floral de l’Alberta et de quatre états américains : Iowa, Dakota du Nord, Géorgie et New York.

Ça sent la rose !

La parfumerie utilise principalement le rosier de France, le rosier de Damas et les cultivars qui en sont dérivés. L’industrie se concentre dans la région méditerranéenne, avec un climat idéal pour la culture. Il faut 3 000 kg de pétales de roses pour un litre d’essence de rose, l’un des composants les plus utilisés pour fabriquer les parfums. On produit plus d’un milliard de fleurs coupées chaque année. L’industrie a commencé près des centres urbains importants en Europe et en Amérique du Nord à la fin du 19e siècle, mais s’est depuis déplacé dans les régions au climat mieux adapté à leur culture. Les principales régions productrices de roses coupées sont désormais la Colombie, l’Équateur, le Kenya, l’Éthiopie et, de plus en plus, la Chine et l’Inde.

Le Panier bleu : À environ 150 km de Sillery, Rose Drummond produit et vend des roses, des gerberas, des alstroemerias (lis des Incas), des tomates, des concombres et des poivrons.

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