Cliff Cottage

Votre capsule historique hebdomadaire : Cliff Cottage !

Cliff Cottage, 2021. Source: Société d’histoire de Sillery

Érigée en 1835, mais modifiée au cours du XIXe siècle, cette maison fut la résidence des commerçants Cantillon et des Sharples jusqu’en 1916. John Sharples, père et fils, tous deux marchands de bois, sont très actifs dans la vie municipale et scolaire pendant plus de vingt ans. Cette résidence bourgeoise d’inspiration Second Empire, connue au XIXe siècle sous le nom de Cliff Cottage, constitue un modèle de construction assez typique du Vieux-Sillery étant donné que le toit brisé offre un espace supplémentaire à moindre coût. La décoloration du revêtement sur le mur latéral de la maison laisse croire qu’une annexe y était aménagée afin de conjuguer les fonctions résidentielles et commerciales du bâtiment.  

Les Sharples 

Le personnage le plus connu de cette riche famille de marchands et de constructeurs que sont les Sharples est John Sharples. Il est né d’une famille catholique dans le Lancashire en Angleterre en 1814. En 1827, il s’établit au Canada, mais, puisqu’il n’a encore que treize ans, il se fait accueillir par son oncle William Sharples qui, en 1816, a fondé la compagnie Sharples, la première compagnie canadienne spécialisée dans le commerce du bois équarri. Autrement dit, il s’agit de la première compagnie à transformer les billes de bois afin qu’ils puissent servir à la construction de navires ou de bâtiments. En 1850, ses cousins, Charles et Henry, tous deux fils de William Sharples s’associent avec John ainsi qu’avec Owen Jones. Avec Henry, ce dernier s’occupe des activités à Liverpool tandis que les deux autres sont à Québec et forment la compagnie C. and J. Sharples and Co. En 1870, l’entreprise revient entièrement à John Sharples père. Quand ses fils William et John prennent la relève, la compagnie change de nom pour s’appeler W.J. Sharples. Toutefois, John Sharples père n’était pas seulement un lumberlord, il était aussi bien actif sur le plan politique. Il a effectivement été surintendant des mesureurs de bois pendant douze ans, soit entre 1843 et 1855. Quelques années plus tard, il est nommé commissaire du havre de Québec, puis président, mais démissionne en mai 1864. En plus d’être élu maire de Sillery en 1870, Sharples adhère au Bureau de commerce de Québec (1862-1876) et, en mai 1873, est choisi comme représentant des marchands de bois au conseil de ce bureau. Il devient également directeur de la Banque d’Union du Bas-Canada et vice-président de la Compagnie d’assurance de Stadacona contre le feu et sur la vie (Stadacona Fire and Life Insurance Co (Landry, 2003). Le 27 février 1874, il est nommé au Conseil législatif de la province en tant que représentant de la division de Stadacona. Or, il part dans la même année pour un voyage d’affaires en Europe et pendant qu’il y est, il est dévasté d’apprendre que sa seule et unique fille est décédée. Lui-même meurt à Sillery le 19 décembre 1876.

La famille Sharples est la seule famille de Sillery à avoir œuvré dans le domaine de l’exploitation et de la transformation forestières pendant trois générations soit pendant presque un siècle entier. Leurs activités cessent en 1913, deux ans après le passage du dernier train de bois à Québec. Fait intéressant : de tous les barons du bois qui vécurent à Sillery, les Sharples ont été les seuls à habiter sur le chemin du Foulon, soit au sein même du noyau ouvrier. L’une de leurs maisons, Sillery House, autrefois sise sur l’actuel terrain des Habitations Monferrand (au 2146-2180, Chemin du Foulon) est toutefois détruite dans un incendie en 1933 (Dorion-Poussart : 59). 

Bibliographie  

Dorion-Poussart, N. (n.d). Vieux-Sillery : Une promenade sur la Côte de l’Église. 

Landry, P. (2003). SHARPLES, JOHN. dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003 –, consulté le 7 août 2018, http://www.biographi.ca/fr/bio/sharples_john_10F.html.