La quincaillerie Corriveau

Votre capsule historique hebdomadaire: la quincaillerie Corriveau

Situé au 1742 chemin Saint-Louis, cet ancien jumelé, construit vers 1875, subit de profonde transformation au fil de sa conversion en quincaillerie, affectant sa valeur patrimoniale de manière irréversible. D’abord destiné à héberger des familles ouvrières, il faisait partie d’une série de constructions semblables, érigées le long du chemin Saint-Louis, dans le secteur de Bergerville. Il semble que la maison et l’atelier du forgeron du quartier se soient trouvés ici, de 1860 à 1910 (Ville de Québec, 2021c). Étant l’un des travailleurs qualifiés les plus importants pour un village jusqu’à l’avènement du XXe siècle et des révolutions technologiques qui l’accompagnent, les forgerons étaient souvent mieux payés que le reste des travailleurs. Cependant, une minorité d’entre eux étaient propriétaires de leur commerce et la plupart se déclarent employés des chantiers navals ou des fonderies.

Façade du bâtiment, vers 2010 par Patri-Arch

Façade du bâtiment, vers 2010 par Patri-Arch

En 1901, sur 144 forgerons à Québec, 25 étaient travailleurs indépendants et 19 se déclarent propriétaires d’entreprises (Lanouette, 2008 : 49). L’arrivée de l’automobile, remplaçant la voiture à cheval, fait perdre à beaucoup d’entre eux la base la plus importante de leur revenu. La popularisation du tracteur et la modernisation des technologies agricoles furent un autre coup dur pour la profession. Nombreux furent les forgerons qui se reconvertissent en mécaniciens (Genest, 1996 : 13).

Ici, ce n’est pas l’artisan en tant que tel qui suit une reconversion pour s’adapter au monde moderne, mais le bâtiment lui-même. Alfred Corriveau racheta le commerce en 1932 et en fit une quincaillerie. En 1980, George Hébert en devint propriétaire, gardant le nom Quincaillerie Corriveau. Ce qui fut auparavant la section résidentielle de l’ensemble fut intégré au commerce pour agrandir l’espace de vente.

Brève bibliographie

Ville de Québec. (2021c). Fiche d’un bâtiment patrimonial ; 1759, chemin Saint-Louis. https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/patrimoine/bati/fiche.aspx?fiche=2394.

Lanouette, N. (2008). Québec comme laboratoire urbain : Transformation socioprofessionnelles et industrialisation dans la ville de Québec, 1871-1901, Cahier de géographie de Québec, Vol.52, n.145.

Genest, B. (1996).  L’avènement de l’automobile et son impact sur les métiers traditionnels, Cap-aux-diamants, N.45.