Les communautés religieuses de Sillery : les Pères maristes

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Fondée en France en 1816, la Société de Marie est une congrégation religieuse catholique dédiée à la Vierge Marie. Composée de pères, de frères et de sœurs maristes, cette congrégation se consacre principalement à l’éducation et à l’évangélisation des enfants et des jeunes adultes de la francophonie. Mais dès leur création, cette congrégation va se diviser en groupes différents selon que ce sont des prêtres (pères maristes), des frères (frères maristes ou frères maristes des écoles) ou des religieuses (sœurs maristes). Rapidement, des établissements de ces trois groupes essaiment en Europe, en Afrique, aux États-Unis et en Amérique du Sud. Par exemple, aujourd’hui, il y a près de 700 pères maristes. Dans les années 1890, les premiers frères maristes viennent s’établir à Iberville. En 1903, ils sont rejoints par 76 frères français qui sont expulsés par le Gouvernement français.

Pour leur part, c’est en 1929 que les Pères maristes s’établissent au Québec, dès le départ à Sillery, dans le but de fonder un juvénat, soit un établissement voué à la formation de futurs prêtres. Ils s’installent dans le domaine Beauvoir, ancienne villa appartenant à l’homme d’affaires Richard Reid Dobell. D’inspiration néoclassique, cette propriété comportait à l’époque des Dobell, plusieurs dépendances. Dans cet ancien bâtiment sont logés les quelques pères d’origine française, les 18 élèves, ainsi que les classes. Dès l’ouverture, l’ancienne villa, d’abord achetée (1922) par le diocèse de Québec pour en faire un juvénat et cédée à la Société de Marie, s’avère trop petite pour la clientèle. On décide alors de faire appel aux architectes Lacroix et Drouin afin de doter le domaine d’un nouvel édifice. En 1931, le juvénat accueille 40 pensionnaires (logés dans l’aile est), les prêtres habitent l’aile ouest avec la chapelle à deux étages qui ne tardera pas à être convertie en classes. La villa, pour sa part, accueillera les religieuses qui sont au service des prêtres. Rapidement, il faut aussi convertir les superbes jardins du domaine afin d’accueillir des aires de jeux, tout en gardant l’étang du ruisseau Noir pour le canotage (l’été) et le patinage (l’hiver).

La villa Beauvoir en 1865 (source : Archives de la Société d’histoire de Sillery — Fonds Lamontagne)

En 1950, un premier tournant est pris par les Pères maristes. La Société de Marie, leur maison-mère, leur cède le juvénat qui devient un « séminaire ». Suivant la volonté de donner l’instruction accessible à tous héritée de la Révolution tranquille, l’école change partiellement de vocation en 1968 : elle continue d’instruire les jeunes garçons destinés à la prêtrise (étudiants pensionnaires) et ajoute des jeunes garçons désirant continuer leur cours classique à l’externe. Déjà, en 1965, ils ouvrent à Saint-Augustin-de-Desmaures le Séminaire Saint-Augustin qui rapidement est destiné à ouvrir les portes du cégep à une nouvelle génération de Québécois. L’expérience collégiale ne survivra qu’à peine une décennie. Encore aujourd’hui, ils gèrent cet établissement appelé Maison Jean-Claude-Colin et qui éduque les jeunes destinés au service de la religion.

En 1986, avec la chute importante des vocations, les Pères maristes sont obligés de fermer le pensionnat et de se consacrer exclusivement à l’éducation des garçons de toutes les couches de la société québécoise. Quatre ans plus tard, le Séminaire ouvre toutes ses classes à l’éducation des filles.

En 1966, les œuvres des Pères maristes les poussent à ouvrir leur premier camp Kéno, camps qui perdurent maintenant en dehors de l’administration des religieux. À l’origine, ce camp était réservé aux jeunes garçons de 11 ans et plus qui vivaient le plein air pour au moins un mois.

Le Séminaire des Pères maristes de nos jours

En 1968, les Pères maristes décident de vendre la partie ouest du Domaine Beauvoir afin de permettre la construction d’un lotissement particulier. Dans ce qui sera l’avenue du Parc-Beauvoir, les architectes joueront d’imagination pour implanter des maisons qui deviendront plus tard une part importante de notre patrimoine bâti.

Maintenant, les Pères maristes de Sillery sont propriétaires des édifices mais ont laissé l’administration de l’école à une corporation indépendante sur laquelle ils siègent. De plus, ils sont aussi présents dans l’administration de paroisses.

La villa Beauvoir

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