La naissance d’une paroisse

Votre capsule historique hebdomadaire : La naissance de la paroisse Saint-Charles-Garnier

Construction de l’église Saint-Charles-Garnier 1946) BAnQ

À partir des années 1940, Sillery est de nouveau en pleine mutation démographique. La fin de la guerre va accentuer une expansion des différents quartiers de la ville. Dans le haut de la falaise, de nouvelles rues sont ouvertes, d’autres sont prolongées jusqu’au chemin Gomin. C’est donc dire que l’église Saint-Colomb est maintenant trop petite pour accueillir ces nouveaux citoyens ou trop éloignée, selon les critères de l’époque, pour permettre à ces familles d’aller à la messe. Le sous-sol de l’école (maintenant le centre communautaire Noël-Brulart) ne peut longtemps servir de chapelle. Dès 1944 une pétition circule pour demander l’érection canonique d’une nouvelle paroisse. La fabrique de la paroisse Saint-Colomb répond par l’achat d’un terrain où ériger une chapelle. Familles du bas de la falaise s’opposent aux familles du haut sur la fonction à donner au nouvel édifice. Pour les vieilles familles ouvrières du bas de la falaise, ce doit être une chapelle. Pour les nouvelles familles de la classe moyenne qui habitent le haut de la falaise, ce doit être une paroisse. L’archevêque de Québec, Mgr Rodrigue Villeneuve doit trancher, ce qu’il fait en faveur de l’établissement d’une nouvelle paroisse.

Puisque le pape Pie XII en 1940 a canonisé les « saints martyrs canadiens », il est de mise, puisqu’une paroisse de ce vocable vient d’être créée à l’ouest de la ville de Québec, que la nouvelle paroisse prenne le nom de Saint-Charles-Garnier. Le 7 août 1944, la nouvelle paroisse Saint-Charles-Garnier est créée, et prend une partie du territoire situé au haut de la falaise, y compris Bergerville. Saint Colomb est amputée d’une partie de ses noyaux historiques (Bergerville/fief Saint-Michel, et la châtellenie de Coulonge), alors que Wolfe’s Field est rattachée à la paroisse Saints-Martyrs-Canadiens. La division du territoire se fait avec amertume. Alors que Saint-Colomb voyait poindre, un peu de richesse avec l’installation de familles de la classe moyenne et moyenne supérieure, la création d’une nouvelle cure, faisait en sorte que ces nouvelles richesses lui échappaient. C’est ainsi que le curé de Saint-Colomb menaçait d’excommunier ses ouailles qui iraient au culte dans la nouvelle église. Mais les travaux allaient débuter en 1945 pour se terminer en 1948 sans aucune excommunication.

L’arbre de vie, Marius Plamondon

En 1947, débute la réflexion sur l’ornementation de l’église. Le choix des artistes fait une bonne place aux artistes locaux, enseignants à l’école des beaux-arts de Québec : Jean-Jacques Spénard (céramiques et émaux), Jean-Julien Bourgault (ébénisterie), Médard Bourgault (Christ en croix), René Thibault (sculptures sur bois), Marius Plamondon (vitraux du baptistère), Walter Del Mistro (mosaïques). D’autres sont des œuvres d’artistes européens de renommée internationale comme Les ateliers Rault de Rennes (vitraux en dalles de verre), Madeleine Nasouska-Chantrel (chemin de croix en plâtre). Le seul tableau de l’église (sacristie) est l’œuvre d’Eugène Hamel, mais il est antérieur à la construction de l’église.

 

 

 

 

 

Bibliographie :

CORRIVEAU, Claude et al. Le patrimoine religieux de l’église Saint-Charles-Garnier. Sillery, Fabrique Saint-Charles-Garnier, 2012.

DION-MCKINNON, Danielle. Sillery Au carrefour de l’histoire. Montréal, Boréal, 1987.

LAMONTAGNE, P.A. L’histoire de Sillery 1630-1950Sillery, 1952.